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« Certains ont une peur bleue de l'inconnu et refusent tout changement qui les touchent personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »

Parce qu’on refuse de s'enfermer dans nos habitudes qui solidifient l'esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que nous avons et savons déjà faire. Nous allons saisir cette clé afin d’aller au-delà de notre peur de l’inconnu. ( cf. L.Gounelle)

mercredi 14 décembre 2011

Java, les volcans, les dieux et les Glücks

Hari Minggu 11 Desember

Bon anniversaire Marie et bonne fête Daniel. Départ à 4h30 ce matin, direction le cratère du volcan Ijlen. Volcan toujours en activité où l’homme exploite le soufre craché au creux du cratère. Il a plu cette nuit alors on espère que le temps sera propice pour notre randonnée du jour. Nous avons 1h 30 de route en 4x4. Les Glücks dans le coffre avec Heri.


Au bout d’une bonne demi-heure, la route se transforme en piste cahoteuse et en plus ça grimpe raide par endroit. Nous sommes même obligés de descendre car notre 4X4 ne peut plus monter !


À 6 heures, nous arrivons au parking de départ de la randonnée à 1800m. Mais avant d’attaquer l’ascension, on mange. Et là, petite surprise préparée par Heri avec Thierry comme complice : un gâteau avec les bougies pour maman Marie-Gabrielle. Heri assure, il prend de précieux points pour la « Glück approbation »…




À 6h45, nous attaquons l’ascension. Le sentier traverse la forêt vierge qui nous entoure, quelques passages sont bien raides et chacun progresse à son rythme. On croise les porteurs qui ont commencé leur travail bien avant le lever du jour, à 3h du matin pour certains.  Ils sont plus de 300 (des hommes exclusivement) à extraire le soufre à la main.

À 2214m, nous faisons un arrêt à l’endroit où est effectuée la première pesée et où dorment certains porteurs. Les charges portées varient entre 60 et 80kg voire plus pour certains. Là, nous avons affaire à de vrais mulets ! Nous, les Glücks, nos sacs ont parfois frôlé les 30kg, mais comme diraient nos paternels, à côté d’eux nous sommes des « kékés ». Tout ça pour 1€ les 20 kilos… Ça calme.



On continue notre montée et à 8h10 nous voilà au bord du cratère à 2300m. Les nuages de vapeur sulfureux masquent le lac au fond du volcan, mais pas pour longtemps… Le panorama est magnifique. On admire la palette de couleurs qui s’offre à nous : le blanc des nuages de gaz, le jaune canari de la soufrière, le gris du ciel et aussi celui de la roche avec ses strates orange et surtout la couleur du lac, mais quelle couleur ? Nous dirons que l’eau sulfureuse du lac passe du vert laiteux au bleu turquoise. Karima (ou Dora l’exploratrice) nous l’avait dit, effectivement c’est trop beau.




Julien, Thierry, Gérard, Héri et mini-Glück descendent dans le cratère, les autres se préservent. Foulard obligatoire pour ne pas trop respirer les gaz toxiques. Pendant la descente, on comprend pourquoi les porteurs ne font que deux aller-retour dans une journée : le sentier est raide et caillouteux. Pas si simple avec un tel chargement à même les épaules et tout ça sans protection. Au fil de la descente, l’odeur d’œuf pourri est de plus en plus forte.



Arrivés en bas, Héri nous explique le principe de récolte. Le gaz est détourné avec des tuyaux, arrive dans des gros bidons qui font condenseurs, transformant la vapeur en liquide. Puis ce liquide bouillant s’écoule à même le sol se solidifiant en refroidissant et formant des plaques de soufre. Après, elles sont brisées en plusieurs morceaux et mises dans les paniers. Un instant, le vent rabat sur nous les vapeurs de gaz, on suffoque, c’est insupportable. La blague du jour : « Dans le cratère du volcan on souffre »




On remonte, on redescend et on se retrouve tous, 3 km plus bas, sur le parking du départ. En chemin certains auront même vu des singes (gibbons). C’est ici que les porteurs repèsent leur charge, la vident dans le camion et touchent leur paye.






Retour à l’hôtel à 12h30 pour une douche et en route pour 6 heures de trajet afin de rejoindre le pied du volcan Bromo. Avant de partir, nous regardons en vitesse les premiers commentaires de notre dernier message. On remarque que les deux fifilles (fayottes) sont au taquet… En route nous passons sous quelques averses. La nuit tombe dès 18h. Ici 240 millions d’habitants et autant de scooters et de voitures, la circulation est dense. Mais heureusement, l’Indonésien a une conduite « l’a pas de problème »…



Hari Senin 12 Desember


Le réveil sonne une nouvelle fois de bonne heure.

Départ à 4h15, à nouveau en voiture tout terrain. À 5h nous arrivons au pied du promontoire qui domine l’immense caldeira (cuvette résultant de l’effondrement du cratère) où se situe le petit cône du volcan fumant, le Bromo (2392 m). Un peu de grimpette et nous voilà devant le spectacle du lever du jour. On aperçoit les autres volcans environnants, dont le point culminant de Java, le Gunung Semeru (3676 m).



Gunung Semeru (3676 m)






Après une rafale de photos, on descend pour reprendre le 4x4 et rejoindre les pentes du cône du volcan Bromo. L’ascension est raide : au moins pendant ce temps, les vieux ne ronchonnent pas...! On n’est pas sympa avec nos parents, vous direz, mais on les aime bien. Après avoir grimpé les 253 marches, le cratère s’offre à nous. Le volcan est toujours en activité comme les 128 autres dans le pays, soit la plus grande zone volcanique du monde. En moyenne, une éruption violente affecte le pays tous les trois ans. Ici, nous apercevons juste quelques fumerolles. La dernière éruption remonte au début d’année. Notre guide, Héri était présent.







 Les volcans, c'est fait ! Mais Gérard s'en fout...

On rentre à l’hôtel vers 8h pour un petit déjeuner. Allez-vous nous croire, si on vous dit que les papas ont pris une Bintang ?!... C’est grave docteur ?... On est rassuré, d’après Gérard ça saute une génération…

Ensuite, on roule jusqu'à Kediri pour s’installer dans nos chambres « Superior » en milieu d’après-midi pour un repos bien mérité.


Piquage du riz (essentiellement des femmes).



Hari Selasa 13 Desember

Départ à 8h10, direction Jogjakarta.

On s’arrêtera à nouveau pour observer des piqueuses de riz, mais cette fois-ci avec des chapeaux pointus pour le plus grand plaisir de Dada !


À 9h, on s’arrête au marché de Pace. Marché local où tout de suite on se rend compte qu’ils n’ont pas l’habitude de voir des Glücks. Toutes les personnes que l’on croise sont curieuses, souriantes et posent pour la photo. Un pur moment authentique.





On continue notre route. On passe le col de Semara Sewu (2298 m), avec ses warungs et ses cultures dans la forêt. Après le déjeuner, on visite le temple de Candi Sukuh. Un temple hindouiste à connotation érotique. Gérard et Daniel sont très intéressés.

On retrouve notre pilote, Giat, et on repart. Aux environs de 16h, on traverse des pluies battantes (de mousson). Heureusement, on est à l’abri, ou presque.


On arrive vers 18h à notre hôtel en plein Jogjakarta surnommé aussi Yogya (Prononcé Djodja). Ville d’environ un million d’habitants, ancienne capitale de la république d’Indonésie. Elle est située au sud et au centre de l’île de Java, au pied du terrible volcan Merapi. La circulation y est impressionnante avec ses milliers de scooters, et aussi ses becaks (cyclo-pousse à pédales actionné par un conducteur haut perché sur sa selle).

Blague du jour : Un ouvrier sort de son atelier en oubliant son mètre, il s’assoit par terre. À quelle hauteur est-il ? Il est assis sans mètre…


Hari Rabu 14 Desember

Départ à 8h pour une heure de route afin de rallier le temple Prambanan, un immense temple hindou dédié aux divinités : Shiva, Vishnu, Brahma et Ganesh. Une nouvelle fois, une visite plus qu’intéressante grâce aux explications d’Heri. Pour être honnête, on ne retient pas toujours tout, étant donné le nombre de dieux.





Dans le même complexe, le temple voisin bouddhiste : Candi Sewu


Après, on part dans le centre-ville de Yogya pour aller voir un atelier de batik. Des peintures sur soie ou coton, réalisées en une multitude d’étapes, un travail impressionnant et méticuleux. Nos mamans font leurs emplettes.



Ensuite, miam miam, dégustation d’un plat typiquement javanais, avec de la peau de bœuf, un œuf au caramel, du jacquier, du riz et du poulet et le tout comme toujours bien pimenté.

Nous reprenons notre Travello, eh oui, on roule en Travello, pour le temple du sultan. Malheureusement, celui-ci étant fermé, on remet ça au lendemain matin. On repart pour le temple de Borobudur, le plus grand monument bouddhique du monde. Et chouette, il se met à pleuvoir ! Plutôt zut pour mini Glück qui restera à l’abri. Nous effectuons la visite sous une pluie intense, on est vite trempé jusqu’aux chaussettes.



Notre visite est égayée par les jeunes locaux qui veulent être absolument pris en photo avec les (riches) occidentaux que nous représentons. Quelques mots et des rires échangés, un grand moment, un bon souvenir.

La pluie s’arrêtera une fois arrivés au sommet du monument.

En repartant du temple, une cohorte de marchands ambulants nous poursuit. Nos pères sont pourtant habitués aux vendeurs de Bintang qui les poursuivent à chaque visite. Mais là, pas simple de s’en séparer. Nos pères râlent (avec le sourire), on rigole encore, tout va bien !


En rentrant vers Yogya, on s’arrêtera au temple bouddhiste de Mengut.



Retour à l’hôtel vers 18h. On dinera au même warung que la veille pour notre plus grand plaisir.

Blague du jour : il y en a tellement eu qu’on ne sait même pas laquelle choisir…