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« Certains ont une peur bleue de l'inconnu et refusent tout changement qui les touchent personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »

Parce qu’on refuse de s'enfermer dans nos habitudes qui solidifient l'esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que nous avons et savons déjà faire. Nous allons saisir cette clé afin d’aller au-delà de notre peur de l’inconnu. ( cf. L.Gounelle)

mardi 27 mars 2012

On rentre ! Phnom Penh, Bangkok, New Delhi, Londres, Nantes

Samedi 24 mars

Après une matinée paisible comme on vous l’a déjà écrit, toute la bande de Glücks prend la route de l’aéroport en tout début d’après-midi. On découvre avec étonnement les conséquences des pluies d’orage de la matinée dans les rues de Phnom Penh. Certaines voies sont totalement inondées. Cela nous donne une idée du calvaire à vivre lors de la saison des pluies dans la région.



Presque 3 heures avant de décoller nous arrivons à l'aéroport.

Nous enregistrons nos bagages ensemble.
Énième change de monnaie pour les Glücks, puis nous prenons un dernier verre et les dernières photos de la troupe « Familly Glück Team » réunie à l’autre bout du monde.
Nos vols sont séparés de quelques dizaines de minutes. Un peu avant 17h, c’est le moment des adieux ou plutôt "à mardi" pour la plupart !
Nous embarquons chacun de notre côté puis nous assistons depuis notre avion au décollage de notre famille. Drôle de sentiment de se quitter mais de savoir que bientôt on va les revoir. Moment d’émotions : on quitte notre dernier vrai pays, notre dernière vraie aventure. Maintenant, nous allons enchaîner des vols et les étapes de ces trois derniers jours.
Lors de notre envol, nous remarquons les champs inondés dans la région. L’orage n’a pas fait semblant ! On prend de la hauteur et entre les nuages on aperçoit les rubans orange des pistes de terre. C'est un bon souvenir de la poussière respirée et  des nids de poule encaissés en vélo, en tuk-tuk, en scooter ou en bus. Nous avons vécu un peu moins de 4 mois en Asie du sud-est. Notre passage au Laos ne restera pas notre plus grand moment et pourtant c’est un pays qui mérite le voyage. Nous ne sommes pas passés aux plus beaux endroits. Par contre, le Cambodge nous laisse un souvenir lumineux. La population est si souriante, ces bébés et ces enfants si craquants (n’est-ce pas Hervé ?), Ptea Clara, les temples d’Angkor, puis nos moments en famille aussi. Via ce blog, nous faisons partager notre voyage de nos yeux à nos mots, nos maux. Pour sûr, d’autres personnes verront les choses différemment. Normal, comme disent les asiatiques « SAME, SAME, BUT DIFFERENT » ! traduction : pareil, pareil, mais différent.

Lors de l’entame de notre descente sur Bangkok, nous traversons une zone orageuse avec de belles masses nuageuses de différentes couleurs, du blanc pur au gris, noir profond. L’avion est pas mal secoué et nous sommes entourés de flash lumineux. Nous voyons même un éclair atteindre la terre. Vu du ciel, c'est impressionnant. En tout cas, on ne craint rien car, si je ne m’abuse, l’avion est une cage de Faraday. Puis on remarque que l’avion enchaîne les virages à droite sans changer d’altitude. Ayant décollé en retard, nous devons faire des ronds en attendant notre tour d’atterrir. On atterrit et on constate que sur notre piste et aussi sur une autre voisine,  les avions atterrissent et décollent au fur et à mesure. Il n’ y a pas que dans les rues que ça circule à Bangkok !
La Thaïlande, Bangkok, nous revoilà ! Troisième entrée dans le pays et pour ce qui est de nos allées et venues dans la capitale, on ne les compte même plus. On prend le métro pour rejoindre notre hôtel. Trois fillettes entre 5 et 10 ans nous font face. Leurs regards sont pleins de malice. Elles échangent des mots de bouche à oreille. Nous sommes un sujet d’observation. Pendant ce temps-là, on fait les clowns, les gros yeux, etc. On comprend rapidement leur sujet de crise de rire. On l’avait déjà remarqué en Asie, ce sont nos nez. Elles se pincent le nez entre elles pour avoir un nez proéminent comme tous les blancs (et encore plus pour ceux tombés de scooter…) et non tout plat avec une petite bosse au bout comme tous les asiatiques.
On arrive à l’hôtel vers 21h. On s’installe et on attend notre pétillante Québécoise, Kristen. On avait vu que son avion était en retard mais vers 22h on commence à s’inquiéter. Heureusement, elle ne tardera pas plus que ça. Juste un peu de mal à trouver l’hôtel et surtout chargée de plus de 20kilos de barda. Souvenirs, fringues, etc. Là, les mecs que nous sommes restent éberlués à la pesée de ses affaires.
On part à la recherche d’un coin sympa pour discuter, manger et boire un verre. Les environs de l’hôtel ne nous conviennent pas. Nous prenons donc le métro pour rejoindre la station « Nana ». Nom qui nous fait toujours sourire à l’écoute de l’annonce en thaïlandais dans la rame de métro. Arrivée sur place, Kristen découvre une facette de Bangkok et de la Thaïlande qu’elle n’avait pas vue jusqu’à présent. La prostitution ne se cache pas dans les rues. Et pourtant, ce n’est pas pire que le quartier visité avec la « Touriste Glück Team ». Elle, comme nous, restons pantois à la vue de ces jeunes et menues Thaï dans les bras de vieux et bien portants hommes blancs.
23h passées, on trouve un endroit sympa et thaï pour dîner et bavarder. Beaucoup de choses à échanger : son parcours au Vietnam, nos vacances en famille, puis les joies et les appréhensions du retour. Après le dîner, nous allons boire un « jug » (pichet) de bière dans un bar à billard et à filles… On ne s’éternise pas. Un peu avant deux heures, on prend un taxi pour rentrer. Nous questionnons le chauffeur sur la prostitution en Thaïlande. Il nous explique que la plupart des filles font ça pour ramener de l’argent à la maison et surtout à leur petit copain ! …


Dimanche 25 mars

9h passées, nous prenons le petit déjeuner ensemble. Thierry part se faire masser une dernière fois, un vrai bonheur ! Est-ce dû au fait que le retour est imminent ?!... Pendant ce temps-là, Kristen qui refait ses sacs, extériorise la joie et l’émotion qui l’envahissent de rentrer au pays et de retrouver ceux qu’elle aime.
Vers midi, on prend le bus pour aller magasiner et déjeuner ensemble une dernière fois.
Du moins, c’est Kristen qui magasine. Nous, nous gardons ça pour notre journée à New Delhi. Alors, comme à Vientiane, on est un peu les boulets dans sa croisade aux achats compulsifs. Mais, comme elle dit, à penser au prix que ça va lui coûter de s’acheter des habillements au Québec autant faire les courses ici. Tabernacle, t’as raison ! Mais bon, le Glück a des vêtements en France, puis après 10 mois passés avec deux tenues…
On se sépare en début d’après-midi. En tout cas, je ne sais pas si c’est la joie, la fatigue, l’émotion, le contexte du retour, mais nous n’avons même pas une photo de moments partagés tous les trois à Bangkok. Tant pis, ceux-là aussi seront dans nos têtes. ! Bon vent à toi Kristen, bon retour dans ta province canadienne, le Québec, appelé aussi la Belle Province ! Est-ce pour les filles ? En tout cas, tous les québécois et québécoises rencontrés dans notre voyage ont le même air guilleret qui nous ravit et nous a fait passer de bons moments.

Les Glücks disent bye bye à Bangkok.

Nous revoilà donc à l’aéroport de Bangkok pour rejoindre New-Delhi en Inde, à 2950km de là. L’aéroport de Bangkok est immense. On repense à nos amis qui avaient failli rater leur avion. Ça ne sera pas notre cas car nous sommes en avance.  Malheureusement, notre vol prévu à 17h25 décollera après 18h. On survol le Myanmar (Birmanie) et le Bangladesh. À l’atterrissage, nous devons reculer nos montres d’une heure et demie. Si, sur cette planète, il n’y a plus de saisons, il n’y a plus de fuseaux horaires non plus ! Chacun fait ce qui lui plaît. Pour preuve, il n’y a que 15 minutes de décalage avec le Népal voisin. Par conséquent, nous n’avons plus que 3h30 d’avance sur la France. Attention, on se rapproche ! Les Glücks arrivent.

Arrivés à l’aéroport, nous découvrons des nouvelles têtes. Quoi que, des Indiens, comme des Chinois, on en a vu pas mal en Asie. Un quartier chinois et un indien dans une même ville est très fréquent.
 Nous voilà dans New-Dehli ! Nous sommes surpris par les têtes de Glücks qui n’en mènent pas large dans notre quartier. Visiblement, il ne faut pas trop s’aventurer seul la nuit. Puis, nous voyons des vaches un peu partout dans les rues, en plus des chiens… La vache est un animal sacré en Inde.   La ruelle qui mène à notre hôtel est typique : ordures et odeur de pisse envahissent les lieux. "Bienvenue en Inde" nous dit le chauffeur !



Lundi 26 mars

Ce matin, on prend notre petit-déj en compagnie d’une Irlandaise qui voyage depuis 5 mois et qui rentre dans un mois. On parle de nos pays traversés respectivement, du moins on essaye. À y repenser, certains moments sont déjà loin et d’autres semblent si proches. Puis, comme tant d’autres voyageurs, elle comprend notre fatigue et notre souhait de rentrer. On part faire une petite visite de la ville, quoique nous n’avons pas l’intention de faire le tour des monuments en une journée comme on avait pu le faire dans le passé. Là, nous souhaitons nous imprégner un peu des lieux, de l’Inde et faire enfin quelques achats pour ramener en France dont les cadeaux pour notre podium vainqueur des commentaires laissés sur le blog…



On prend donc un rickshaw (vélo tricycle propulsé par l’homme) qui a bien du mal à nous tracter lors des montées. Après une demi-heure de trajet au travers d’une circulation dense, même plus dense qu’à Bangkok par endroits, d’avis de Glück, notre vélo-taxi nous laisse à l’endroit demandé mais il demande plus que le tarif négocié. Pour info, les véhicules sont bien cabossés par ici. Pas surpris, à voir leur conduite tout en klaxon, mais sans décélération quand le danger approche. Tout ça nous rappelle tellement la pub de la 206, c’est énorme tellement c’est ça.


On marche dans les rues qui font office de marché, mais malheureusement nous sommes lundi et les échoppes que nous recherchions sont fermées. Les blancs sont inexistants dans ce coin. On sent le regard des gens insistant et envieux, le Glück est méfiant. On aura ce sentiment plusieurs fois dans la journée malgré une présence régulière de représentants de l’ordre armé. On les sent assez tendus ces Indiens, mais bon, nous sommes dans une grande ville. Imaginez si les touristes en France ne voyaient notre pays que par Paris. Et mer… C'est ça en plus ! En tout cas, quel contraste après le Cambodge si souriant et relaxe. Mais on était prévenu : c’est le pays du chaos qu’on nous disait. On confirme. Entre deux marchés, on traverse des rues bien pauvres, nous rappelant un peu la Bolivie. Des enfants presque nus sur les trottoirs et parmi les ordures, des femmes et des hommes édentés qui paraissent bien plus que leur âge. Dans les rues, beaucoup de fripes, sacs, ceintures, montres et lunettes en tout genre qui ne nous intéressent pas. On recherche les saveurs de l’Inde, thé et épices.

 
Après plus d’une heure de balade, nous rejoignons le métro pour tester ce transport en commun indien. Avant d’accéder aux quais du métro, nous avons droit aux mêmes contrôles que dans un aéroport. On ne sait pas trop pourquoi il y a tant de précautions. Nous savons qu’il y a des tensions avec le Cachemire voisin, est-ce ça ? Mais ils ne rigolent pas avec la sécurité. Ils nous obligent à effacer les photos prises en attendant notre tour de fouille… Il y a foule et nous sommes très loin de la discipline asiatique pour monter ou descendre du métro. On n’attend pas que les premiers soient descendus pour monter, non, non. Allons-y tous ensemble ! On pousse, on joue des coudes et on s’engueule.  Ça nous change, mais le Glück sait s’adapter, pousser, jouer des coudes et surtout gueuler ! En bons Français, on sait faire. En sortant du métro, nous cherchons notre chemin parmi les rues sans aucune indication et dans le désordre et le raffut qui les animent.




On rejoint la plus grande mosquée d’Inde, Jama Masjid, qu’on visite avec un joli tissu autour des jambes pour les cacher. Chouette endroit et vieux de presque 400 ans quand même. Les Glücks effectuent l’ascension d’un minaret. À la descente, notre guide réclame son pourboire. Et ce n’est pas le premier qui nous fait ça, ici. Ils ont de la chance que c’est notre dernier jour et qu’on lâche les brides.








Re- rickshaw pour rejoindre  Connaught Place et déjeuner. Ensuite, nous trouverons l’endroit recherché pour faire nos emplettes. On reprend la direction de l’hôtel en milieu d’après-midi avec un auto- rickshaw (tricycle à moteur avec capote). La course ne nous coûtera rien, car le chauffeur nous oblige à deux arrêts dans des boutiques. Ok, on roule. À la deuxième boutique, le chauffeur aura eu raison de son coup, car les Glücks s’achètent des épices pour la cuisine. Ah oui, ça sent la fin !



Nous voilà à l’hôtel en fin de journée où on reçoit des news et des photos de notre « Familly Glück Team » de retour en France. Petit clin d’œil, ils l’ont fait jusqu’au bout, vivre comme des Glücks.


Ce soir, comme ce midi, on mange dans un restaurant à la cuisine indienne, du nord, du sud et qui plus est, végétarien. Et comme ce midi, on adore et on ressort avec l’estomac saturé. En retournant à notre hôtel, on croise l’animal sacré, une vache. Sur le cliché vous pouvez remarquer que la poussière est toujours là. L’air de New-Delhi est saturé de gaz d’échappement, de fumée et de poussière. On en a les yeux explosés.


Quelques mètres plus loin, une dame avec ses quatre enfants vient nous aborder. Elle réclame de quoi vivre. Elle nous fait comprendre qu’elle ne veut pas d’argent mais à manger, du riz plus précisément. Un signe du destin peut-être, car il nous reste du riz dans le sac à dos de Julien et surtout plus d’une dizaine de crayons. Sa fille plus âgée va à l’école. Les crayons lui serviront. Nous lui achetons un kilo de riz en plus et lui laissons le tout. Voilà comment se termine notre journée, notre voyage, notre aventure en « terre inconnue ».

On ne tarde pas car demain, on se lève à 4h45. La journée va être longue, très longue…


Mardi 27 mars

Notre programme : environ 6700km. Décollage à 8h20 de New-Delhi, 8h50 de vol pour arriver (normalement) à 12h40 l’aéroport de Londres Heathrow. On prend une navette spéciale Glück pour rejoindre l’aéroport de Londres Gatwick  où nous décollons à 18h00 pour arriver à 20h30 à Nantes. Vous l’avez compris, les horaires sont indiqués, en local et on va croiser les doigts pour que tout s’enchaîne au mieux. Les Glücks ont hâte de rentrer…