.

« Certains ont une peur bleue de l'inconnu et refusent tout changement qui les touchent personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »

Parce qu’on refuse de s'enfermer dans nos habitudes qui solidifient l'esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que nous avons et savons déjà faire. Nous allons saisir cette clé afin d’aller au-delà de notre peur de l’inconnu. ( cf. L.Gounelle)

vendredi 26 août 2011

Les Glücks toujours plus haut…

Martes 9 Agusto. Entrainement.

Rendez-vous, 9h à notre agence pour le début de l'aventure : l’ascension du Huayna Potosi à 6088m au nord de La Paz. Un des 6000m les plus accessibles au monde. Attention, ça ne veut pas dire facile !!

Dans le combi, nous faisons connaissance avec les autres passagers : deux Argentins qui font le sommet sans guide, un Français et un Grec qui le font avec la même agence que nous, mais en deux jours. Puis, un Argentin, Roberto et un Brésilien, Thadeu de São Paulo qui font comme nous l'ascension en trois jours. On s'arrêtera une première fois pour essayer et charger tout notre équipement de haute montagne. Une nouvelle fois, les chaussures de 46 pour Thierry font bien marrer les guides. Julien, lui, se demande comment il va fumer avec ses moufles. Deuxième arrêt à 4600m pour contempler la bête.

On déjeunera à notre premier refuge à environ 4800m. Ensuite, dans l'après-midi, initiation aux crampons au pied du glacier.




Les Français ont l'air plus à l'aise que nos Sud-Américains. Expérience extra, même si, malheureusement, on le fera dans les nuages. Retour tranquille au refuge, mais Roberto, l’Argentin, traîne la patte. Il n'est pas très bien. Les Glücks ne font pas les malins et s'inquiètent pour la suite.  Méga goûter à notre retour (on se dit que si on n’arrive pas au sommet,, au moins on aura mangé comme des rois). Notre festin de 17h est à peine digéré que  nous devons aller dîner, il est 18h30...


Miércoles  24 Agosto. Refuge n°2

Après plus de 12h de sommeil, nous prenons encore un bon petit déjeuner. Matinée tranquille. Roberto (entre Julien et Thierry) rentrera à La Paz, car il n'est pas assez acclimaté.

On déjeune et on part pour rejoindre notre refuge à 5300m. Entre temps, nous retrouvons nos deux alpinistes argentins (sans guide) qui n’ont pas pu faire l’ascension dans la nuit, car l’un d’eux avait mal à la tête. Tout ça ne nous rassure pas... Le sentier est raide, chacun monte à son rythme.



On s'équipera des crampons pour la dernière partie dans la glace.

Notre refuge est plus une cabane qu'autre chose et à 5300m.

En plus de nous cinq (nous, Thadeu et nos deux guides), 12 autres personnes viendront y dormir. 17 hommes dans 16m² : on ne vous met pas le son et l'odeur... Ah ! cousin David S. , c'est sûr, ici ce n'est pas le club Med. Dîner dès 18h et ensuite dodo. On ne dormira pas plus de 2 ou 3 heures. Maux de tête et de ventre nous dérangeront et alimenteront notre stress sur la réussite de notre aventure. Une chose est sûre, les Glücks ne feront pas construire à 5300m.


Jueves 25 Agusto. Verdict.

Notre Brésilien Thadeu est le premier debout à 0h30. Il partira devant avec son guide car les Glücks sont sensés le rattraper. Tout le monde se lève ensuite. Alors, on essaye de s'habiller et de prendre un petit déjeuner dans ce méli-mélo d'humains. Les Glücks cramponnent la glace à 2h30. La pression sur la boîte crânienne est toujours là : on se sent nauséeux,  mais Luis, notre guide, nous explique que c'est normal et lui aussi est touché par ces maux. Nous sommes en cordée et marchons au rythme de Luis comme un seul homme. Le souffle est court, nous avançons à la lumière de nos lampes frontales. Le chemin est raide. On franchira quelques petites crevasses, puis nous passerons un mur d'une dizaine de mètres, à l'aide de nos crampons et piolets. Le ciel est dégagé et étoilé. La lune est à notre hauteur et nous fait un clin d'œil avec son petit croissant. Nous voyons El Alto, la banlieue de La Paz illuminée.
Nous aurons une énorme frayeur lors d’une pause avec un autre groupe. Un grondement d’avalanche se fera entendre tout près de nous. Les guides crieront "VAMOS, VAMOS" tout en courant  dans la pente. Plus de peur que de mal, la coulée ne nous touchera pas.

La dernière portion sur la crête sommitale se fera à la lumière du jour qui se lève. Arrivée au but à 6088m à 6h15. Malheureusement, nous ne resterons pas longtemps là-haut (-15°C) et la lumière n'est pas assez forte pour de belles photos. Le guide bolivien ne sait pas prendre de photo, mais au contraire du péruvien, il sait faire les nœuds.
On l'a fait!


Et en plus avec un temps magnifique. Lors de la descente, le soleil se lève devant nous, les paysages sont magiques. On se gave encore d'images inoubliables.





La Paz, El Alto

Nous arrivons rapidement à notre cabane, euh... refuge à 5300m. Nous paquetons nos sacs à dos avec le tournis et le ventre barbouillé. Nous reprenons notre descente pour rejoindre notre premier refuge à 4750m. Julien puise dans ses réserves dans cette dernière partie et met un pied devant l'autre machinalement.

Le déjeuner nous fera le plus grand bien et les maux disparaissent en rentrant à La Paz.

Vraiment heureux d'avoir réussi ce défi. Quelque part c'est aussi un rêve de gamin de réalisé. On est comme ces alpinistes qu'on voyait partir avec leur équipement lors de nos vacances d'été, enfants, dans les Pyrénées. Cette ascension est un des moments sportifs les plus éprouvants de notre vie. Nous ne sommes pas près de refaire un 6000 m. Pour les "ponts campeux", c'est comme le Lurien : on ne le fait qu'une fois.

Demain, nous partons pour l'Amazonie avec Naïma notre Glückette retrouvée ici la veille de notre ascension. Pendant notre absence, elle nous a réservé et préparé notre nouvelle aventure dans la jungle. Merci Naïma ! Mais tu nous connais : s'il n'y a pas assez à manger, ça va barder !!!

mardi 23 août 2011

Route de la mort, où ça?

Sabado 20 Agusto. Route LA PAZ
On quitte Sorata sous la pluie. Nous allons monter pendant 4 heures jusqu'à La Paz. Nous voilà débarqués en fin de matinée à La Paz (2.350.000 hab), capitale administrative la plus haute du monde (étagée de 3200 à 4000m). Après-midi, prise de renseignements auprès des agences pour préparer nos prochains exploits !!

Domingo 21 Agusto. Direction la route de la mort.
Résumé du Lonely Planet piqué sur le blog de nos amis Bouclette et Barbichette rencontrés au Pérou (eh oui ! On est comme ça, la flemme de récrire) : "La route la plus périlleuse du monde" est une piste qui relie La Cumbre, au-dessus de La Paz, à Coroico. Environ 3600 m de dénivelé négatif et 65 kilomètres, des sommets enneigés de l'Altiplano à la touffeur des Yungas. Depuis mars 2007, une route asphaltée de remplacement existe. Auparavant, la route avait officiellement été classée "the World's Most Dangerous Road" par un rapport de la Banque Interaméricaine de Développement (en moyenne, 26 véhicules par an y faisaient le grand saut...). Bien que l'itinéraire soit désormais majoritairement emprunté par les VTT et quelques bus touristiques, il n'en reste pas moins que les à-pics vertigineux et les virages en épingle (non sécurisés, pour quoi faire ?) sont toujours là, responsables d'accidents parfois mortels...

Arrivée au col de la Cumbre à 4700 m.
On s'équipe, on chevauche nos VTT (cette fois-ci, la monture de Thierry a l'air plus calme, mais casque intégral quand même pour Monsieur pas de bol).


Et c'est parti pour une descente de 3500m en environ 4 heures, pauses comprises.

 

Visiblement Contador est passé par là :

Malheureusement, nous arriverons vite dans les nuages. Dans ce brouillard, nous devinons le vide à côté de nous, mais rien d'effrayant. Du coup, comme dit papa Daniel, la peur n'évite pas le danger ! Eh bien là, le danger nous ne le voyons pas, donc même pas peur. En plus, on croise très peu de véhicules. Peut-être parce qu’on est dimanche. En tout cas, malgré l'absence de paysage on prend notre pied.


Le ciel se dégagera sur la fin du parcours. Nous quitterons alors toutes nos épaisseurs pour mettre nos belles tenues de cyclistes... 

Les Glücks en Didier:

 Sur la dernière portion, nous laisserons toute notre énergie pour nous taper une vraie bonne descente avec quelques faux plats et petites montées quand même. L'esprit de compétition nous gagnera tous : le guide, un allemand, Julien,  puis Thierry se lanceront dans une course bien sympathique.
Arrivés à Yolosa à 1200m d'altitude, nous rejoignons notre hôtel pour lavage et déjeuner. On sort claqué de notre douche, mais quelle grosse marrade. On fait connaissance au bord de la piscine avec nos premières bébêtes qui nous bouffent le sang... Qu'est-ce que ça va être en Amazonie !
Nous regagnons La Paz par la nouvelle route et quelle route... ! Pas des manches dans le TP ici. Encore une grosse journée pour les Glücks et en plus toujours vivants, alors grasse mat ce lundi matin. Surtout que le programme à suivre nous annonce normalement encore des grands moments en espérant une météo plus clémente.

Lunès 22 Agusto.
Eh oui grasse mat jusqu'à 8h30 !!! Waouh. Balade dans La Paz au programme et pêche aux informations pour le reste de notre séjour en Bolivie. 

vendredi 19 août 2011

T’es bloqué où ? En France ? Non, non, en Bolivie !

Martes 16 Agusto.
Toujours bloqués à Copacabana… La France exporte bien son savoir-faire en grèves et manifs…. On prend notre mal en patience, on se dit que nous avons le temps. Toutefois, ce n’est pas trop dans le tempérament des Glücks. On a déjà fait le tour de la ville plusieurs fois et le lac Titicaca aussi. Alors, on essaye d’organiser au mieux notre programme en Bolivie. Cependant, des doutes subsistent sur notre circuit en raison des blocages et des manifestations dans le pays. Surtout que les journaux télévisés ne nous rassurent pas, mais en même temps on ne comprend pas grand-chose à part que c'est le bordel... Heureusement , nous profiterons à nouveau d’un magnifique couché de soleil sur les 6900 km² du lac (La Vendée 6721 km²).


Miércoles 17 Agusto. Sorata.

Levés à 5h30, les Glücks n'ont pas envie de rater le premier bus en direction de La Paz. 8h : on décolle, on ne sait pas vraiment si les blocages sur La Paz sont finis. Premier bus bolivien :  on retrouve la vitesse équatorienne et on écoute de la musique différente avec flûte et choeur masculin. Adieu les cris de Rosita. 9h : passage de Tiquina, un bac pour le bus et un bateau pour les Glücks.


9h35 : bus arrêté par des policiers ou militaires, on ne sait pas trop, mais ça ne déconne pas. Contrôle des papiers et fouille pour mesdames seulement. Thierry leur dira au revoir avec le sourire, mais l'espace d'une seconde, il a cru finir au poste. Bienvenue en Bolivie !!... On nous dépose à l’intersection d’Huarine vers 10h.
On repart une heure plus tard avec un autre petit bus. C’est reparti pour de la piste.
Depuis le passage du bac, nous constatons que nous sommes dans une zone à forte présence militaire. Arrivée vers 13h15 à Sorata (2250 âmes). Finie la fraîcheur du lac à environ 3810 m pour redescendre dans la chaleur à 2670 m… Comment ça va être en Amazonie ?


Jueves  18 Agusto.
Balade à pied jusqu'au lac souterrain de San Pedro à 12 km de Sorata. Ce que le touriste pressé fait en taxi, le Glück le fait à pied. Comme on se dit souvent :"de toute façon, on  n'a que ça à fou…". Du coup, on marche sur la piste et on bouffe de la poussière.
Le paysage est encore MA-GNI-FIQUE!

Première grotte pour les Glücks, environ 400m de long et de hauteur. Rien d'exceptionnel à part deux ou trois chauve-souris qui ne suffiront même pas pour déjeuner. On était prévenu. Mais on se fend la gueule. Etant les premiers clients et complètement seuls dans l’obscurité de cette caverne, les Glücks décident d'emprunter un pédalo. Malheureusement, à notre retour, nous serons rattrapés par la patrouille « bolletos » avec qui aucune négociation n'est possible. Nous hésiterons alors à couler par le fond notre embarcation, mais les Glücks sont sympas et nous concéderons de payer notre location. On ressort en sueur de la grotte car il y faisait 22 degrés avec 70% d'humidité. On s'inquiète alors à nouveau pour l’Amazonie.


 Avez-vous vu nos teints de vinassoux (merci le flash) : on est prêt pour les vendanges au Chili... Et vous pouvez aussi remarquer que Julien a quitté sa longue chevelure  : marre de la coiffe à la Jackson Five. Et Thierry, lui, a rasé sa barbe à Copacabana : marre du garde -manger dans la moustache.  En plus, il n' y avait que ça à faire.

Viernes, 19 Agusto.
Encore une balade matinale pour les Glücks direction un sommet au-dessus de Sorata. La machine ne répond pas pareil ce matin pour l’un comme pour l’autre on se demande si une certaine fatigue ne se ferait pas ressentir. En tout cas, arrivés au sommet (environ 3700 m) MA-GNI-FIQUE vue sur la vallée, sur Ancohuma (6427m) et l’Illampu (6368m).

 Photos avec filtres :

 et aussi le lac Tititcaca… Si, si, je te jure, là, derrière les montagnes.


 Retour à l’hôtel en début d’après-midi pour un café et une banane avec « El manjar de leche » (on pense que c’est de la confiture de lait), trop bon ! Lessive, puis repos avant de partir demain samedi pour LA PAZ.


Pour ceux que ça intéresserait, papa Daniel a un DVD de nos photos jusqu’au 27 juillet. N’hésitez pas à le contacter si vous voulez les voir.