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« Certains ont une peur bleue de l'inconnu et refusent tout changement qui les touchent personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »

Parce qu’on refuse de s'enfermer dans nos habitudes qui solidifient l'esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que nous avons et savons déjà faire. Nous allons saisir cette clé afin d’aller au-delà de notre peur de l’inconnu. ( cf. L.Gounelle)

lundi 26 décembre 2011

Pangandaran Beach, cap à l’ouest direction Sumatra.


Merci pour vos messages et posts une nouvelle fois. Bonnes et joyeuses fêtes de fin d’année à vous tous ! Mieux vaut tard que jamais. En effet, les connections internet ne sont pas toujours évidentes (trop lentes ou inexistantes) et encore plus ces derniers jours. Donc, pendant ces vacances, vous voici un peu de lecture d’une semaine de Glück, toujours sur l’île de Java.

Hari Senin 19 Desember (lundi)

On quitte notre petit hôtel « Guest-House » dès 7h afin d’être sûr d’arriver à destination avant la nuit car ici les transports en commun ne sont pas communs.

Un peu de marche et d'attente et 15 minutes plus tard, c’est parti en direction de Purwokerto à environ 90 km d’ici soit 3 heures de trajet. Arrivés au terminal de Purwokerto, on reprend un petit bus pas très récent, même bien pourri pour Pangandaran. Il emprunte des routes de plus en plus abimées. On se demande si on ne va pas finir sur une piste ou s’il ne va pas finir en pièces détachées avant la fin.
4 heures plus tard, nous arrivons à destination, à Pangandaran face à l’océan Indien. On va se balader le long de la mer et chercher un warung où déjeuner.

Un endroit rêvé pour nos pères :
Ensuite, on retourne buller à la guest-house.

Nous sommes à Pangandaran, ville côtière connue pour ses vagues et comme beaucoup d’autres, très touchée par un tsunami en 2006. Ici, il y a eu 600 morts. À notre guest-house, un album photo nous montre l’état de la ville et la destruction de l’hôtel. À Yogyakarta, dans l’hôtel où nous dormions, il y avait aussi un cadre montrant les dégâts d'un tremblement de terre la même année. Le pays est sous la menace constante de la nature : inondations, éruptions, tremblements de terre et tsunamis.


Hari Selasa 20 Desember (mardi)

Ce matin, sur la plage, Thierry fera la rencontre du même professeur que Julien avait rencontré la veille. C’est donc un professeur d’université de Bandung, dont malheureusement j’ai oublié le prénom, Hedjing ou quelque chose comme ça. Bien que, comme dirait Gérard, Thierry parle l’anglais comme une vache espagnole, la discussion durera presque une heure. Nous échangerons sur nos pays respectifs, la crise chez nous, le développement chez eux, le tourisme ici et en France, puis l’amour commun de la mer. Notre Indonésien aime la plage, car cela permet d’évacuer le stress du travail et de la ville. Une phrase restera pour Thierry, qui prêche déjà « Il n’y a pas de problèmes, mais que des solutions ». Il lui dira : « Pour régler les problèmes, il suffit de les écrire sur le sable et la mer vient les effacer… » À bon entendeur !
Après cet échange humain, il assiste à la pêche au filet depuis la plage. On imagine que le filet est amené au large avec un bateau. Ensuite, deux équipes le tirent sur la plage. La pêche est impressionnante…





Mais que fait-il ???
Difficile de se balader seul sur la plage la tête dans les nuages, les pensées dans les vagues car les jeunes Indonésiens, en vacances ici, veulent tous une photo de l’occidental. « Hello mister photo please ». Et difficile de dire non, même si à la fin on aimerait bien être un peu tranquille.

Cet après-midi on se croirait sur la côte, chez nous, en plein mois de novembre. Seule différence, il fait trente degrés.
En gros, journée tranquille, balade, lecture, jeu sur ordi, discutions avec les autres routards de la guest-house. Le soir venu, on part manger avec deux surfeurs français habitués des lieux (Yann et Julien) et deux Allemandes (Heidi et Maline). La pluie tombe toujours, donc pour gagner du temps, on prend les deux scooters de la guest-house. Nous voilà partis à trois sur chaque engin, comme les Indonésiens : grosse marrade.


Hari Rabu 21 Desember (mercredi)

Ce matin, le soleil fait son retour et brûle déjà. On en profite pour aller se balader dans le parc national à quelques pas de notre hôtel. Sur le chemin, on observe les pêcheurs qui font sécher leurs prises du matin. Oui, car ici, ils adorent manger le poisson séché et salé. On imagine aussi que c’est un moyen de conservation.
Après vingt minutes de marche, nous entrons dans le parc de type forêt tropicale. Plusieurs espèces de singes demeurent ici. On en croise dès l’entrée et jusque sur les plages environnantes.
Nous nous arrêtons sur une petite plage afin de faire du snorkeling et de nous rafraîchir un peu. L’eau est un peu brouillée, mais les fonds marins ne sont pas très riches, car très touchés par le dernier tsunami. Par endroits, les coraux refont leur apparition pour le plus grand bonheur des poissons.





En sortant du parc, nous irons manger dans un warung, comme à notre habitude, avant de rentrer à la guest-house qui est en plein travaux. Ah oui, car ce matin, le toit des toilettes de notre chambre voisine s’est effondré. Heureusement, les hôtes étaient partis à la plage. La saison des pluies use très rapidement les matériaux et les travaux reste précaires. De toute façon, au prochain tsunami rien ne résistera.

Balade habituel de fin de journée sur la plage pour Thierry.


Le soir, nous veillerons assez tard entre Français, Allemands et locaux.


Hari Kamis 22 Desember (jeudi)

Toujours à Pangandaran : on s’y plaît bien et en plus il fait beau. Ce matin, on part avec des jeunes de la ville que nos deux surfeurs français connaissent, pour participer à la fête des pêcheurs du jour. Au programme : tour en bateau, offrande à la mer et pique-nique sur la plage. Les Glücks ont un pressentiment sur la tournure de la journée : baise-couillon ou pas ? On a toujours le sentiment de se faire avoir. En même temps, il faut bien que tout le monde vive. Mais quand même ! Surtout que nous ne sommes pas des grands négociateurs. On ne prend pas plaisir comme certains, à gratter des centimes d’euros. On part donc en groupe de l’hôtel et on monte à bord d’une embarcation locale décorée pour l’occasion.

Parfois, rien ne vaut la découverte des lieux, vus de la mer. On admire les vagues qui se fracassent sur les falaises du parc national que nous avons parcouru la veille. Parc que l’on pensait bien plus petit. Plusieurs cours d’eau se précipitent dans le vide en haut de ces falaises pour finir dans l’océan. On retrouve tous les autres bateaux qui forment une véritable escorte de l’offrande qui va être faite à la mer. On se croirait au départ d’une course. Retour sur la plage pour des grillades de poisson et de poulet avec un peu d’alcool de palme. Au moment de quitter les lieux, on constate que les Indonésiens laissent les déchets à même la plage. On ramassera alors nos ordures.




Fête sur la plage principale avec musique.
Elle est mimi ? Bon, une fois qu'elle a vu Thierry, elle a pleuré ! Bizarre, non ?

On rentre en fin d’après-midi à la guest-house plutôt satisfaits de la journée sauf qu’à l’arrivée on nous redemande une participation. On trouve ça cher par rapport au reste du coût de la vie ici. On s’en doutait, mais les Glücks trouveront un terrain d’entente, dirons-nous...  Ensuite, chacun vaque à ses loisirs, Thierry : lecture et balade sur la plage, Julien : discussion et jeux.

 
 



Hari Jumat 23 Desember (vendredi)

Ce matin, il fait toujours beau et chaud. Exceptionnellement, il n’a pas plu cette nuit. Nous ne restons pas une journée de plus ici car nous avons peur que ça soit la journée de trop. Cap à l’ouest direction Bandung (2,5 millions d’habitants), ville étape seulement afin de rallier Sumatra d’ici la fin d’année. 8 heures de trajet, pause déjeuner comprise, dans un grand bus pour seulement 210 km.
La circulation est toujours aussi dense et encore plus à l’approche de Bandung où ça bouchonne « grave ». Pour information, l’île de Java fait presque la taille de la France avec 120 millions d’habitants !!! Et autant de scooters. C’est l’île visiblement la plus peuplée du monde. A l’approche de Bandung, le ciel est menaçant avec des éclairs, certaines rues sont déjà inondées.
Un taxi nous déposera à notre modeste hôtel vers 19h, puis on ira chercher notre dîner auprès d’un marchand ambulant dans une rue voisine du Martabak, un peu gras, mais vraiment délicieux. Pas de wifi et encore moins de café internet à proximité, tant pis.


Hari Sabtu 24 Desember (samedi)

On ne reste pas sur Bandung, la ville est trop grande pour les Glücks et visiblement il n’y a rien à faire. Sinon, il faut se louer une voiture avec guide pour explorer les environs. On part donc pour Bogor pour y dormir deux nuits. Comme ça on va éviter les transports plus chers le 25 et aussi la côte où les habitants de la capitale, Jakarta, se précipitent avec les hôtels qui multiplient leur prix par deux ou trois.

Vers 9h30, on arrive à la gare routière. On choisit le moins pourri des bus qui part en direction de Bogor sans écouter tous les rabatteurs.
Julien se met à l’arrière où sont stockés nos sacs dans l’espace fumeurs. À 9h50, notre bus part pour environ 120km de route. Il fait beau et toujours aussi chaud. Il fait de plus en plus chaud dans le bus. Visiblement la climatisation est en panne. Premier arrêt vers 11h pour réparer ça. On roule de plus belle sur une autoroute 2x3 voies, même 4 si on compte la bande d’arrêt d’urgence où tout le monde double. 11h15, BOOOUUUM ! Un pneu à l’arrière droit éclate nous plaquant contre la glissière de sécurité en béton. Quelques cris  et on s’immobilise.  Le chauffeur est hilare. La circulation est intense, flippante.
L’équipe du bus a visiblement l’habitude. Après un peu plus de trente minutes d’arrêt, on repart. On arrive vers 13h30, ça sent l’orage. On part à pied chercher un hôtel. Un policier nous indique la route pendant que tous ses collègues nous prennent en photo. Eh oui, ce n’est pas tous les jours qu’on peut poser à côté d’un Glück. À l’approche de l’hôtel, la pluie commence et l’orage gronde. Le patron de l’hôtel nous annonce que ses prix ont doublé par rapport au Lonely-Planet. Ok, au revoir, on sort ! Il pleut à torrent, des éclairs en rafale avec des craquements effrayants.
On attendra plus d’une heure que ça se calme. Malheureusement, la pluie ne cesse et ne faiblit pas. On se déshabille, on enfile nos vêtements de pluie et même nos chaussons de plongée étant donné que les routes sont inondées. La pluie nettoie les rues…
On arrive à notre deuxième hôtel vers 15h30, il est juste à côté de la mosquée. Ah non désolés, habituellement on s’en moque, mais pas le jour de Noël. 16h, troisième hôtel en face la gare, le prix est un peu cher par rapport à la chambre, tant pis on prend. C’est donc ici qu’on passera Noël, loin des Glücks. Pas de wifi non plus à l’hôtel. On cherche le café internet du coin, mais il est fermé pour le week-end de Noël, re tant pis. Notre repas est commun à tous les autres avec en prime du coca ! Pas évident de trouver de la bière dans ce pays musulman lorsqu’on est loin des lieux touristiques. Mais attention, ne croyez pas que le musulman ne boit pas d’alcool pour autant... Quelques parties de billard, un film et dodo aux douze coups de minuit. Joyeux Noël ! Ouai, c’est ça…


Hari Minggu 25 Desember (dimanche)

Réveil en sursaut à 10h ! On se surprend à dormir autant. C’est vrai que nos nuits ne sont pas toujours d’une traite avec cette chaleur humide et les moustiques, mais en même temps, on ne randonne pas des heures, bizarre.
Bogor, ville d’un million d’habitants à 290 m. Pas grand-chose à faire ici non plus à part un jardin botanique. Ça commence à faire longtemps qu’on n’en a pas visité un ! C’est parti avant que la pluie arrive. La ville est surnommée, toujours par notre guide, la ville aux 300 orages… On se balade comme des centaines d’Indonésiens ce dimanche matin dans ce jardin botanique inauguré en 1817. Tout le long de notre balade, nous sommes sujets aux regards, notre peau blanche, notre taille, les cheveux blonds de Thierry les intriguent. Certains n’hésitent pas à nous interroger ou à demander une photo. Le parc est vraiment chouette en dehors des déchets qui jonchent le sol, il y a pourtant des poubelles ! Et on ne vous parle pas de la rivière qui le traverse, on est blasé… En même temps, on a constaté que pas grand-chose n'était fait pour les ordures, alors on comprend mieux leur principe du tout par terre.



Comme hier, aux alentours de 13h, le ciel s’obscurcit alors on ne s’attarde pas.
On s’arrête visiter l’église protestante où déjà, en passant devant à l’aller, les gens qui sortaient de la messe nous serraient la main en nous souhaitant « Merry Christmas ». Eh oui, c’est vrai, c’est Noël...



 Et boum, l’orage retentit : tous aux abris. Dans l’après-midi, on va déjeuner au bord de la route sous des bâches.



Réponse à la classe de Laure :

Non, mini Glück ne nous dérange pas au contraire, il va bien, mais comme vous le savez déjà on ne peut pas le sortir tout le temps. La pluie, le vent et aussi notre petite tête en sont les principales raisons. Mais en tout cas on essaye de le sortir dans les moments principaux, et oui, comme nous, il a de la chance. Cette semaine c’était repos pour lui.
« L'étoile de mer était vraiment aussi bleue ? » Oui oui aucune triche sur les photos elle était bien bleue. Malheureusement, notre appareil étanche est rentré en France pour révision, on devrait le retrouver en février pour de nouvelles aventures sous-marines.
Pour les jeux de mots, demandez  Gérard et Daniel les spécialistes, d’ailleurs Hélène J. a de l’imagination.
Effectivement, ce n’était que du bonheur d’être en famille.
On a passé Noël à Bogor. Et le nouvel an ? En Indonésie toujours, mais on ne sait pas où ! Comme on dit ici : « Inch Allah » (si dieu le veut). Pour nous, ça n'a pas d’importance. Depuis le 7 juin, c’est tous les jours Noël… ou presque, lol. Un énorme merci pour votre cadeau, trop, trop bien.