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« Certains ont une peur bleue de l'inconnu et refusent tout changement qui les touchent personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »

Parce qu’on refuse de s'enfermer dans nos habitudes qui solidifient l'esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que nous avons et savons déjà faire. Nous allons saisir cette clé afin d’aller au-delà de notre peur de l’inconnu. ( cf. L.Gounelle)

samedi 1 octobre 2011

113 jours en Amérique Latine

Pendant exactement 113 jours, nous avons navigué sur ces terres marquées par la colonisation, par l'emprise et le travail fabuleux de la nature. Au contraire d'une transatlantique où le marin ne voit qu'un camaïeu de bleus iodés, sûrement aussi fascinant d'un jour à l'autre, nous, nous aurons dans notre transamérique du sud nourri nos sens d'un arc-en-ciel de couleurs, d’images et d’odeurs inoubliables. Choisissant notre cap sans routeur, sans carte météo, mais voguant suivant nos envies, nos humeurs, mais aussi suivant notre baromètre "budget". Trois mois de voyage où l'équipage aura dû trouver ses repères, ses habitudes, ses rotations dans l'organisation, mais ma foi notre embarcation tient bon. Ah, ce n'est pas toujours la fête, il y a des journées sans, où le vent ne gonfle pas les voiles, et où le cap est indécis. Chacun évacue alors le stress ou fait passer les temps morts à sa façon. Cigarette et rognage des doigts pour Julien, un livre, un coup de sueur ou parfois aussi une cigarette pour Thierry (hou, ça tourne la tête). Si, à l'habitude, en bons français moyens, on préférait geindre que de dénombrer nos bonheurs, aujourd'hui, au fur et à mesure de notre traversée, on prend conscience et les silences réfléchis ont remplacés les plaintes.
On ne s'est pas lancé dans un tour du monde sans assistance. Notre assistance amicale, familiale et sentimentale restée à quai nous accompagne malgré tout et nous aide. Pas une journée sans penser à vous. Quand vous lirez ces lignes (d'eau), nous aurons déjà traversé l'océan Pacifique pour rallier la Nouvelle-Zélande, d'ailleurs ils en ont fait quoi de la vieille ?... Notre retour à la civilisation d’un pays développé tel que le Chili nous évitera, on l’espère, un choc en débarquant chez ces insulaires si propres et si ordonnés. Nous allons, pour information, y louer une embarcation. Comme ça, nous serons maîtres de notre destin (capitaine de notre âme, ça c'est une autre histoire), clin d'œil à « invictus » en cette période de coupe du monde de rugby.

 
Quelques faits marquants d’Amérique latine pour les Glücks :

Les colonisateurs espagnols ont laissé la marque de leur passage, avec, sans oublier, l'aide des français pour l'apport d'esclaves africains (chercher le nom), en pillant les ressources d'or et d'argent des pays que nous avons traversés et en exploitant aussi les hommes : « encomienda ». Ils apporteront leur dieu. Quelle mascarade d'évangéliser des contrées en prêchant le partage, le pardon, etc. tout en pillant et tuant de l'autre côté. Amen. Par la force des choses, les autochtones accepteront, se soumettront à cette religion pratiquée par les riches blancs mais sans perdre pour autant leur croyance en la terre, le soleil, la lune. Aujourd'hui encore, ils vont à la messe prier Dieu, puis jouer au loto derrière en pensant qu'il leur portera chance. Ensuite, ils vont prier la terre, Pachamama, lui faire des offrandes pour qu'elle soit généreuse avec eux. On a remarqué beaucoup de ce mélange dans leurs peintures religieuses. Les gringos, comme on nous appelle, étaient et sont aussi les blancs qui ont exploité les peaux brunes, qui sont propriétaires des mines et autres richesses.

Télévision : Ils sont fans des télénovelas, c’est clair et à tout âge.

Mobilier : Régulièrement la diagonale ou la position fœtus étaient obligatoires pour que Thierry puisse dormir sans que la tête et les pieds touchent le cadre.

Animaux : Si à la Garnache y a plus de… que de vaches, sur ce continent y a plus de chiens que de vaches, ça c’est clair. Les chiens y sont rois. On les entend aboyer le soir dans toutes les villes, se réunissant parfois en meute, mais ils sont heureusement toujours craintifs de l’homme. Et pour les plus hargneux, la feinte de ramasser un caillou  par terre les fait toujours fuir.

WC : Dans les quatre pays traversés, on mettait le papier hygiénique usagé dans une corbeille à côté. Visiblement, le débit d’eau n’est pas toujours suffisant pour tout évacuer et/ou les canalisations sont fragiles. Troisième raison pour les Glücks, Véolia est (comme chez nous) hors de prix ici !

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